Le Chevalier, Ventebrun, Tête Dure d'Enchastrayes |
Le groupe montagneux du Chevalier est drainé du côté septentrional par le torrent des Terres Plaines et du côté nord-oriental par le vallon supérieur de Clapouse. Il correspond à un lambeau important de la nappe de flysch à Helminthoïdes du Parpaillon, le plus occidental subsistant sur la crête qui ferme la fenêtre de Barcelonnette du côté sud.
Sur cette crête il se situe au point d'embranchement du petit chaînon d'Enchastrayes, qui s'en détache vers le nord.
A la base de la nappe du Parpaillon est collée un importante écaille de matériel briançonnais (un "bloc-klippe"* en forme de grande dalle) qui apparaît, en contrebas de la crête, dans tous les vallons qui en descendent ; cette écaille devait initialement se prolonger par celles des Brecs de Barcelonnette (voir la page "Lan"), mais elle en est disjointe par une faille extensive importante, qui l'abaisse par rapport à elles et qui détermine le col de Fours.
Du côté sud, en rive droite du Bachelard, le rebord de l'écaille briançonnaise fait saillie vers le sud en formant l'éperon rocheux de Ventebrun, qui domine le village de Bayasse.
Ce versant de la vallée du Bachelard offre une coupe bien dégagée où l'on voit la superposition des unités charriées (nappe du Parpaillon et ses écailles basales de matériel briançonnais) sur les termes sommitaux de la succession autochtone (Grès d'Annot nummulitiques). On y remarque particulièrement le découpage de cet empilement par des failles parallèles orientées presque N-S, dont le rejet principalement visible consiste en un abaissement de leur lèvre orientale.
Il est d'autre part à remarquer que ces couches nummulitiques sont tranchées en biseau, du SE vers le NW, par la surface de charriage : cela explique pourquoi ces couches n'affleurent pas sous les nappes sur le versant opposé de la crête, dans les pentes qui dominent le vallon d'Enchastrayes, où la série autochtone ne montre guère de terrains plus récents que les Terres Noires.
On voit sur le cliché ci-dessus que la surface de charriage des écailles briançonnaises coiffe un coussinet, de plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur, formé par des schistes noirs olistolitiques ("Nol"). Or la surface de base de ce dernier tranche obliquement les bancs de grès d'Annot (dont le pendage des strates est indiqué par les tracés "s0").
Cela montre que la troncature des couches autochtones n'est pas due à un rabotage mécanique par l'avancée du matériel charrié mais qu'il s'est produit avant le dépôt de l'olistostrome (le processus de ce phénomène reste toutefois un peu énigmatique ...).
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Le Lan |
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